Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes Sociaux

Changement cognitif ou transformation du rôle social de l’expert ?

Sujet : Changement cognitif ou transformation du rôle social de l’expert ? Sociologie des experts du risque routier dans une approche comparative France-Quebec le cas des audits de sécurité routière.

Discipline : Sociologie

Date de soutenance : 27/06/2012

Directeur de thèse : M. ROGGERO PASCAL

Composition du jury :

M. JEROME FERRET MAITRE DE CONFERENCE (UNIVERSITE TOULOUSE 1), Membre du jury

MME ANDREE FORTIN PROFESSEUR (Université de Laval - Québec), Membre du jury

M. LOUIS GUAY PROFESSEUR (Université de Laval - Québec), Membre du jury

M. PIERRE HAMEL PROFESSEUR (Université de Montréal (Québec)), Rapporteur du jury

M. PASCAL ROGGERO PROFESSEUR DES UNIVERSITES (UNIVERSITE TOULOUSE 1), Directeur de recherches

MME FLORENCE RUDOLF PROFESSEUR (INST NAT SC APPLIQ STRASB), Rapporteur du jury

M. VINCENT SIMOULIN Professeur (UNIVERSITE TOULOUSE 2), Président du jury

Résumé
Si les techniques ingénieriales, utilisées dans les années 1960-1970, ont été déployées dans la construction de vastes infrastructures routières afin de rechercher le bien être social et humain par la mobilisation de la science et de la technique, les méthodes ingénieriales actuelles recouvrent de nouvelles ambitions. De prime abord, la transition semble nette. Ce n’est plus aujourd’hui à l’usager de se conformer aux transformations de son environnement routier mais aux ingénieurs de construire une infrastructure routière adaptée à la pluralité des comportements des conducteurs. L’introduction de l’audit de sécurité routière au sein du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM) et du Ministère des Transports du Québec (MTQ), illustre ce tournant. Il s’exerce dans le cadre d’un dispositif de contrôle renouvelé aux fins d’indépendance de l’expertise et initie une nouvelle approche. Appelée approche proactive, cette dernière rompt avec les précédentes en dépassant le simple contrôle technique de l’infrastructure par la mobilisation de savoirs expérientiels professionnels et de conducteur, propres à chacun des auditeurs, afin de répondre aux dimensions comportementales des usagers. C’est la transformation cognitive initiée par l’audit qui fera l’objet de notre attention dans cette thèse et, plus particulièrement, le changement apporté par l’utilisation des savoirs expérientiels. Nous constaterons que le renouvellement de l’approche ingénieriale se double paradoxalement de la prégnance de cadres cognitifs traditionnels renvoyant aux cultures ingénieriales propres à la France et au Québec. L’ambivalence de ce constat mettra en exergue le fait que l’introduction de l’audit de sécurité routière relève moins d’un changement cognitif que d’une transformation du rôle social de l’expert renvoyant à l’exercice de nouvelles formes de légitimité de l’action publique. L’attention portée aux particularités comportementales des usagers et la mise en œuvre d’un contrôle indépendant montreront que ce renouvellement de l’instrumentation de l’ingénierie routière incarne l’exercice de légitimités contemporaines de l’action publique.

Mots clés
sécurité routière, ingénierie, changement, risques, expertise, action publique.